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Se déposer dans un cadre clair pour trouver la paix

Si vous êtes comme moi, il n’y a pas de quantité suffisante pour vous satisfaire. Quand vous êtes en mode ‘’recherche d’apaisement’’, vous pourriez manger la boîte de biscuit au complet, le sac de chips jusqu’au fond, trois bols de pâtes avec des tonnes de fromage et de beurre, le pot de crème glacé entier, vous ne trouveriez toujours pas l’apaisement recherché.  Dans ces moments, vous êtes sur le pilote automatique, ne sentez plus ni la faim, ni la satiété, ni le contentement.  J’aime dire que c’est la bête qui est aux commandes. La bête, c’est la voix de votre cerveau dépendant qui vous convainc que vous devez manger, que vous y avez droit, que vous n’y arriverez pas sans ça, que c’est trop dur, que c’est votre seul plaisir… la bête vous connait mieux que vous-même, parle avec votre voix et sait exactement quoi vous dire pour vous faire perdre toute volonté.  Toutes les excuses sont bonnes : l’ennui, la célébration, l’épuisement, la colère, les vacances.  Et après l’orgie, vous vous dites avec conviction que vous ne le ferai plus, cette fois c’est fini.  Et pourtant, le lendemain, après une bonne journée à faire des choix alimentaires sains, quand vous rentrez du travail, une fois les enfants couchés ou lorsque vous pouvez enfin vous écraser devant la télé, la bête reprend les commandes et vous perdez tout contrôle… encore. Puis vous arrivez à un point où vous n’entrez plus dans vos vêtements, où votre glycémie est hors de contrôle, où vous êtes de plus en plus déprimé, découragé et vous décidez de vous relancer dans une diète.  Vous êtes alors ultra motivé, convaincu que cette fois, vous y arriverez.  Vous faites hyper bien le programme, ne faites aucune exception, perdez rapidement du poids.  Évidemment, vous serrez les dents, avez toujours faim, vous sentez en grande privation.  Mais c’est pour une bonne cause, ‘’je dois perdre du poids, renverser mon diabète, enfin trouver l’amour…’’  Et, inévitablement, comme pour toutes les diètes, arrive un moment où vous vous dites (la bête vous dit) : ‘’tu as été super bonne, tu mérites une petite gâterie’’.  Et là, après quelques jours ou quelques semaines, votre cycle d’excès revient.  Vous êtes honteux, gonflé, avez mal dans votre corps, et êtes encore plus désespéré.  Après quelques mois d’abandon à ne plus vous battre, à vous dire que votre vie est trop stressante, votre travail trop épuisant, que vous manquez de temps, que c’est votre seul réconfort dans ce moment difficile… vous constatez que vous êtes de retour au point de départ… avec un peu plus de honte, de désespoir et de livres en plus.

Pourquoi ce cycle destructeur?

Dans notre centre de récompense, nous avons des structures appelées les noyaux gris centraux.  Ces structures sont des gardiens, des ‘’bouncers’’ : quand on a pris l’habitude de ne pas consommer un aliment, de ne pas boire d’alcool ou d’arrêter de fumer et qu’on s’y tient, après un certain temps (très variable), notre cerveau ne nous le propose plus comme une option possible.  On goûte alors à la paix.  Ça devient facile!  La ligne est claire et difficile à franchir. C’est ce que les gens éprouvent après avoir coupé le sucre et la farine depuis plusieurs mois. Les déclencheurs, qui au début créaient un tel malaise, comme l’arrivée du gâteau lors d’un anniversaire, l’odeur du popcorn au cinéma, votre sorte de chips préférée… ne sont plus problématiques.  La personne ne ressent plus de pulsion ou de craving pour les aliments éliminés. Elle peut avoir un relent d’envie de manger, un sentiment de manque diffus, mais le pas à franchir est grand et son cerveau rationnel lui rappelle comme il a été difficile d’arrêter et ça suffit à la décourager.  Par contre, si la ligne est franchie ne serait-ce qu’une fois, la personne décide, lors d’un party d’anniversaire de prendre une bouchée, les vannes s’ouvrent et les gardiens sont KO.  La suggestion sera la première pour n’importe quel prétexte : ‘’juste une bouchée, tu as réussi l’autre fois… un seul biscuit par soir pour éviter de te sentir privé’’. Vous vous remettez alors à négocier avec la bête.  Et l’aisance est perdue et si difficile à regagner.

C’est pour ça qu’une structure claire est si importante.  Certains programmes de soutien à la dépendance alimentaire proposent des plans alimentaires très stricts : pas de sucre, pas de farine, une quantité de nourriture prédéterminée que vous pesez et mesurez à chaque repas (la même pour tous) et manger seulement aux repas.  Ces programmes fonctionnent bien pour la perte de poids.  Comme tout le monde fait pareil, on se sent assis dans un cadre clair, on sait que ça marche et une fois qu’on s’y abandonne, on perd généralement notre poids en trop assez rapidement.  Le problème avec ces programmes, c’est qu’ils ne tiennent pas comptent des variabilité biologiques et hormonales et du niveau d’activité de chacun.  Aussi, selon mes connaissances médicales et ma formation en dépendance auprès des plus grands experts mondiaux, je considère que la majorité d’entre eux limitent excessivement les protéines et les gras pour permettre une guérison adéquate de notre cerveau et de nos mitochondries (usines d’énergie du corps) et omettent des éléments essentiels à une paix durable : les glucides sous forme de grains, de féculents et de certains fruits entretiennent les cravings pour la grande majorité des dépendants alimentaires.  Finalement, ces programmes omettent de conseiller d’éliminer les huile végétales (canola, maïs, arachide…) comme toxine pro-inflammatoire si nocive.

Par contre, la structure claire de ces programmes nous donne de la clarté, des barèmes, un cadre.  Comme dépendant, en général, on déteste la structure!!! On a un rebel qui nous dit que ce n’est pas pour nous, que pour nous ça ne marche pas, qu’on a besoin de liberté. Mais, plus votre niveau de dépendance est sévère (peut être évalué lors d’un rendez-vous découverte à l’aide du questionnaire de Yale que je vous fait remplir), votre historique de régimes et rechutes grand, votre souffrance importante, plus vous aurez besoin d’une structure claire pour dépasser le stade initial du sevrage et atteindre un état d’automaticité qui vous évitera de rechuter sans arrêt.  Ce cadre, c’est votre plan alimentaire, que vous établirez avec du soutien, puis qui deviendra votre sécurité. C’est aussi les rituels de soin de base (sommeil, mouvement, apaisement du système nerveux, réflexion…) qui vous nourriront pendant que votre cerveau guérit. Et pour que ce soit soutenable, vous aurez besoin de beaucoup de soutien de gens qui comprennent ce que vous vivez. Savez-vous que 95% de ceux qui entreprennent un processus de perte de poids échouent et reprennent tout leur poids et souvent plus.  Faire une diète est la meilleure façon et la plus prévisible de prendre du poids!  Et pourtant, en Amérique du Nord, les gens font en moyenne 16 tentatives pour perdre du poids à chaque année!!! C’est une industrie extrêmement lucrative… et atrocement souffrante. Quand on choisit de vouloir reprendre le contrôle de notre alimentation, perdre du poids ou renverser nos maladies métaboliques et qu’on n’a pas les bons outils, on est voués à l’échec.  Pensez-vous que les athlètes olympiques s’engagent dans leur entraînement sans plan, sans structure, sans outil de progrès mesurables, sans soutien professionnel? Eh bien non, évidemment.  Ils s’entourent des meilleurs coachs, utilisent les méthodes les plus éprouvées et font régulièrement un état de leur progrès et de leurs défis pour s’ajuster.  Quand on souffre d’une dépendance alimentaire, aucune diète, médicament ni chirurgie ne viendra guérir notre cerveau.  Pourtant, c’est une maladie du cerveau!  Et cette maladie vous convainc quotidiennement que vous n’avez pas de maladie, que vous n’êtes pas fait pour une méthode drastique, que pour vous la structure ne fonctionne pas, que le prix à payer est trop grand.  C’EST VOTRE BÊTE QUI PARLE!  Vous avez donc le choix de continuer à l’écouter et de rester pris dans un cycle de privation et d’excès, jamais contentés, de plus en plus désespérés et malades. Ou vous pouvez oser vous entourer de gens comme vous qui comprennent votre bataille et font le choix difficile
de se donner un cadre bienveillant pour s’en sortir vraiment.  Manger en noir et blanc est dur, il faut ramer à contre-courant, mais on peut enfin vivre en couleur! Je vous le jure, le prix en vaut 1000 fois la peine!

C’est exactement ce que nous offrons chez Liberté alimentaire.  Dans la communauté bienveillante, les membres ont développé une très grande complicité qui leur permet de se soutenir, de sortir de la honte et de l’isolement et de vivre un grand sentiment d’appartenance.  Ensemble et avec le soutien professionnel de Dre Nathaël, ils adoptent un plan alimentaire qui leur convient et en font leur structure claire. Ainsi, l’automaticité s’installe et, éventuellement, la paix, l’aisance. Ils apprennent, au fil des rencontres, lectures et exercices réflexifs et des partages, à remplacer leur drogue par des nouvelles habitudes qui deviennent lentement des rituels de soin qui les nourrissent.  C’est là que s’opère la vraie transformation, celle qui permet de vivre pleinement plutôt que survivre.   Ce n’est pas sorcier, mais ça demande un engagement.  C’est le prix de la liberté.

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Nathaël Leduc Arbour, MD

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